Le 20 juin

L’Arbre du paradis, v. 1929 (photo Musée Maillol)

« Vous me dites que j’ai oublié la pièce originale de ce musée trop éphémère. Mais non ! Je pensais que vous la connaissiez déjà par mon ami Gillet et la presse parisienne. Mais oui, Séraphine est notre Douanier Rousseau ! Cette excellente personne a quitté le plumeau pour le pinceau. C’est une curieuse autodidacte. Elle n’a jamais pris de leçon et il ne convient pas qu’elle en prenne. C’est assurément un tempérament d’artiste dont l’attrayante naïveté rappelle l’art médiéval. »
Le baron de Maricourt, « le Courrier de l’Oise », 1927

Seraphine de Senlis (1869-1942)

Séraphine est née dans une famille pauvre de l’Oise ; très jeune, elle perd ses parents. Bergère, domestique chez les sœurs puis femme de ménage dans les maisons bourgeoises de Senlis, Séraphine est autodidacte. Solitaire, mystique, en fusion parfaite avec la nature, elle se lance dans la peinture sur injonction de la Vierge et travaille même la nuit. Un collectionneur allemand découvre son talent avant la Première Guerre mondiale, puis la retrouve en 1927 : il expose et vend ses toiles, mais l’artiste dépense inconsidérément des sommes folles. La crise de 1929 met fin à la période faste, elle sombre alors dans la folie au point d’être internée jusqu’à sa mort.
Ses œuvres, proches de l’art naïf, « primitif moderne » selon son mécène, représentent, sur des toiles de deux mètres, des compositions végétales et florales d’une grande richesse chromatique (Séraphine prépare en secret ses pigments) et révèlent une imagination créatrice étonnante. Arbres, fleurs et fruits semblent s’animer parfois avec sensualité, parfois de façon tourmentée et troublante. L’artiste, qui est dévorée par une nécessité irrépressible de peindre, sacrifie sa santé.
Des expositions lui rendent hommage à Senlis, Paris, Zürich et aux États-Unis ; quelques grands musées ont acquis des toiles.


Fleurs, sans date (photo Nodisparenalartista)


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