Autoportrait, 1912 (photo Rfi)
« Mais si l’on a ce désir de peindre ...“pourquoi vous est-il enlevé par la maladie chronique ! En cinquante ans, pas un seul jour de bonne santé. Cette lutte incessante me fatigue tellement- On ne veut plus que s’asseoir et n’être qu’une petite créature fatiguée tricotant des chaussettes. Mais l’art vous tente de nouveau ...“bien qu’il soit plutôt audacieux d’appeler art mon travail. [...] Inspiration [...], ce mot est trop fort pour moi, je dis seulement : la volonté de peindre. »
Hélène Schjerfbeck
Hélène Schjerfberck (1862-1946)
De santé fragile et handicapée par une claudication, meurtrie par plusieurs décès familiaux, cette peintre finlandaise fut une artiste au talent précoce. Portraits et tableaux historiques lui ouvrent les portes officielles. Elle étudie aux Beaux-Arts, séjourne à Paris et à Pont-Aven, expose au Salon de Paris. Elle enseigne quelque temps en Finlande avant de se retirer à la campagne.
Ce qui rend son œuvre unique et très moderne, c’est une quarantaine d’autoportraits qu’elle réalise entre 18 ans et la fin de sa vie. L’artiste affirme son moi dont elle étudie l’évolution jusqu’aux derniers instants. Partant du naturalisme, elle travaille sans relâche, en marge de tout courant artistique, puis tout à fait isolée, pour parvenir à une épuration assez radicale. Tons chauds et froids se côtoient, œil bleu et œil vert, port de la tête raide et bouclette blonde échappée du chignon. L’artiste au visage de plus en plus anguleux lance un regard altier ou inquiétant. Les derniers autoportraits donnent à voir la mort : Schjerfbeck ferme les yeux.
Le musée d’Art moderne lui rend un remarquable hommage en 2007.
La couturière, 1905 (photo Atheneum)