Le 1er novembre

L’âge mûr, v. 1902 (photo Wikiphidias)

"Elle a la compréhension des mythologies et aussi le sens du modernisme. Voici "Les Bavardes", quatre étranges commères nues, chuchotant avec mystère dans l’angle d’un mur ; voici Les Baigneuses qui se font toutes petites pour recevoir la formidable caresse de la vague croulante. La Valse est un poème de griserie éperdue : les deux corps n’en font qu’un, le tourbillon prestigieux les affole, les étoffes tournoient, la valseuse se meurt de volupté. Loin "d’une grâce mondaine", l’artiste s’est plu à symboliser le rythme, la mélodie, l’enivrement."
Paul Claudel

Camille Claudel (1864-1943)

Issue d’une famille bourgeoise provinciale, Camille doit lutter pour devenir sculptrice. Après l’académie Colarossi, elle entre dans l’atelier de Rodin. Elle devient son modèle, sa collaboratrice et sa maîtresse. Les deux artistes vivent une passion amoureuse qui nourrit et stimule leur activité créatrice, et en même temps cette fusion artistique renforce leur amour. Mais Rodin ne quitte pas sa femme, les relations se dégradent et Camille s’éloigne pour profiter de son succès. Submergée par l’angoisse, elle s’isole peu à peu et subit des crises nerveuses si violentes qu’elle massacre ses œuvres. Délaissée par son entourage, rejetée par sa famille, Claudel sombre dans le désespoir et la misère. Sur demande de sa famille, elle est enfermée dans un hôpital psychiatrique pendant 30 ans où elle ne recevra que quelques visites de son frère qu’elle aime tant, l’écrivain Paul Claudel.
L’œuvre de Camille frappe immédiatement par sa modernité : mouvements des corps audacieux et très personnels, travail unique de la matière ; avec génie, elle donne forme à ce qui jaillit du plus profond d’elle-même et fait naître l’émotion.


Les Causeuses, 1910 (photo Université des arts)


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