Dans l’atelier, 1881 (photo Wikipedia)
« C’est une nature malheureuse que la mienne : je voudrais une harmonie exquise dans tous les détails de l’existence. Souvent, des choses qui passent pour élégantes et jolies, me choquent par je ne sais quel manque d’art, de grâce particulière... »
Journal de Marie Bashkirtseff
Marie Bashkirtseff (1858-1884)
Marie est une noble ukrainienne. Elle parcourt l’Europe en compagnie de sa mère ; assoiffée de connaissances, elle lit et apprend trois langues, puis se lance dans des études d’art à Paris.
Non seulement elle produit de nombreuses œuvres (dont beaucoup ont été détruites par les nazis), mais elle rédige aussi des articles de journaux, tient une correspondance avec Guy de Maupassant et écrit un journal intime. Féministe, elle impose son indépendance en cette fin de XIXe siècle, difficile pour les femmes, et participe à la revue la Citoyenne, sous un pseudonyme. Son propre journal révèle une femme effrayée par la mort et le vide qui s’en suit : Bashkirtseff travaille alors comme une forcenée pour laisser quelque chose après sa mort.
Ses tableaux, qu’elle veut naturalistes, montrent des scènes de rue ou des peintres dans l’atelier d’une consœur, et se caractérisent par un style maîtrisé qui polit la réalité.
Elle est emportée par la tuberculose à 25 ans !
Autoportrait à la palette, 1880 -détail (photo Bashkirtseff.com)