Royal Tide IV, 1960 (photo Farisfaris.com)
« Je crois que, souvent, les gens ne se rendent pas compte du sens qu’a l’espace. Ils pensent que l’espace est quelque chose de vide. En réalité, dans notre esprit et dans notre projection dans ce monde en trois dimensions, l’espace joue un rôle tout à fait vital dans notre existence. Votre conception de ce que vous mettez dans un espace crée à son tour un autre espace. On peut voir quelqu’un entrer dans une pièce et dominer l’espace. L’espace possède une ambiance et ce que l’on y met donne à votre pensée et à votre conscience une certaine couleur. »
Louise Nevelson, 1980
Louise Nevelson (1899-1988)
Fille d’un couple de juifs russes qui émigrent aux Etats-Unis en 1905, Louise est très liée à ses parents. Elle étudie différentes disciplines artistiques dont le chant et le théâtre avant de choisir la sculpture et l’assemblage d’objets â€elle est une pionnière aux Etats-Unis-. Son mariage avec Charles Nevelson est bref malgré la naissance d’un enfant, Louise se consacrant exclusivement à sa vocation.
En marge de tout courant artistique, elle expose à New York en 1941, mais il faut attendre 1967 pour obtenir une célébrité internationale. Nevelson crée en empilant des caisses, en remplissant des cases d’objets divers ; elle érige des monuments en sculptant du bois (son matériau préféré) qu’elle peint en noir ; elle assemble des objets plongés dans la peinture noire pour leur ôter toute vie antérieure : la couleur noire, prédominante, symbolise la référence à soi, à l’artiste chargée de dévoiler le mystère du monde. D’autres œuvres sont blanches, lumineuses ou accompagnées de miroir. Ses pièces, souvent monumentales donnent à voir des formes et des architectures abstraites, un monde imaginaire qui est le fruit d’une introspection profonde de l’être qui reste un mystère.
Sans titre, 1978 (photo Artnet.com)