Autoportrait (masque), 1923 (photo Imkinsky.com)
« [...] la toile de fond de l’émergence de la nouvelle femme en Allemagne dans la culture de l’entre-deux guerres. Elle est discutée dans ce contexte dans « Visions de la nouvelle femme », 1995. Sintenis fut la première sculptrice à devenir membre de l’Académie prussienne en 1931. Bien que la montée du nazisme stoppât sa carrière (elle fut démise de ses fonctions à l’Académie et son atelier fut bombardé), après la guerre elle fut nommée professeure à l’Académie de Berlin. »
Alicia Foster. Tate Women Artists éd. Tate publishing, 2004
Renée Sintenis (1888-1965)
Renée fait ses études à l’Ecole d’art de Stuttgart, puis à l’Ecole des arts décoratifs et appliqués de Berlin. Son succès est fulgurant, surtout après que R. M. Rilke a acheté sa première sculpture. Sintenis épouse le peintre et écrivain, E. R. Weiss en 1917. Elle se consacre en partie à l’enseignement avant d’avoir l’honneur d’être élue membre de l’Académie d’art prussienne.
Ses sculptures, généralement de petite taille, représentent des animaux, des personnages ou des portraits de contemporains. Quelques figures de sportifs lui valent le succès du grand public -le sport a une place d’honneur durant ces années-là-. C’est avec talent, et de plus en plus de stylisation, qu’elle rend le mouvement, la rapidité ou la grâce. Sintenis explore avec passion le thème de la transformation : métamorphose de Daphné, transformation de son propre visage en masque †pour représenter l’homme universel ou cacher les souffrances causées par la Seconde Guerre mondiale-.
Sintenis compte parmi les sculpteurs les plus prestigieux du XXe siècle.
Le coureur Nurmi, sans date (photo Alfred Fletchtheim)