Autoportrait, v. 1907-09 (photo emilycharmy.fr)
« Emilie Charmy, semblerait-il, voit comme une femme et peint comme un homme ; de l’un, elle prend la grâce, et de l’autre, la force, et c’est ce qui fait d’elle une peintre si étrange et si puissante qui requiert notre attention. »
Roland Dorgelès
Emilie Charmy (1878-1974)
Issue de la bourgeoisie de Saint-Etienne, Emilie est gardée par une nourrice jusqu’à quatre ans, puis elle perd ses parents à 15 ans. Pour échapper à l’enseignement, Charmy part à Lyon, travaille dans l’atelier du peintre Jacques Martin et s’intègre au groupe des coloristes lyonnais. Elle a un fils qu’elle place en nourrice. Femme et artiste indépendante, elle subvient à leurs besoins grâce à la peinture tout en refusant de signer un contrat avec un revendeur.
D’abord peintre de nature morte et de composition florale, Charmy aborde par la suite tous les genres : paysage, portrait, nu féminin. L’artiste semble toujours précéder un peu les grands courants : les Fauves en 1900, puis les cubistes cézaniens. Se fiant à son cheminement intérieur, elle continue à user de couleurs vives dans les années 20, puis réduit la figuration sans l’abandonner totalement. Surprenant ses contemporains, elle fait poser des prostituées pour peindre ses nus féminins si modernes ; pour Dorgelès, Charmy était unique.
Ses expositions parisiennes remportent un grand succès qu’elle retrouve à New York ; Villefranche-sur-Saône lui rend hommage en 2006.
Nu au divan rouge, v. 1920-25 (photo emilycharmy.org)