La Fenaison, sans date (photo Reprotableaux.com)
« Sa notoriété lui permet de porter les cheveux courts et d’obtenir un permis de police pour circuler en habits d’homme. Elle prend la liberté de hanter les abattoirs pour étudier l’anatomie animale. Femme au caractère fort et décidé, Rosa est l’une des rares femmes de cette époque à s’acheter une propriété à son nom : un château dans les environs de Fontainebleau, qui sera l’un de ses lieux privilégiés pour peindre. Fervente admiratrice de la femme indépendante et émancipée qu’est [...] George Sand, Rosa Bonheur s’inspire souvent de ses romans, comme en témoigne « Labourage nivernais ». La presse libérale et démocratique ne cache pas son enthousiasme pour sonœuvre sensible aux thèmes rustiques, chers à leurs idéaux sociaux. »
Simona Bartolena « Femmes artistes. De la Renaissance au XXIe siècle », éd. Gallimard, 2003
Rosa Bonheur (1827-1899)
Fille de peintre paysagiste, Rosa se lance dans la peinture soutenue par son père qui satisfait également son amour des animaux. Ses tableaux représentent des animaux, des scènes de travaux des champs et des paysages. Labour nivernais lui apporte une médaille d’or et le Marché aux chevaux, exposé au Salon de 1853, la rend célèbre en Europe. Son choix des thèmes rustiques et son style conquièrent la presse : Bonheur dépeint la dureté de la vie rurale sans sentimentalisme, avec une sorte de réalisme proche de la photographie documentaire, et les animaux occupent toujours le centre et l’essentiel de la composition.
Cette admiratrice de George Sand, forte de son succès, arrache à la police l’autorisation de porter un pantalon †tenue plus appropriée pour étudier l’anatomie animale dans les abattoirs et arpenter les champs-, elle a des cheveux courts et fume en public. Les commandes affluent de toute l’Europe et Bonheur est décorée de la Légion d’honneur en 1865.
Le Marché aux chevaux, 1853 (photo Wikipedia)