Fruits et fleurs dans une forêt, 1714 (photo Pubhist.com)
« ... comme si elles étaient présentées par une main de magicien, des espèces de fleurs d’une variété infinie dans un bouquet, semblent ondoyer vers le spectateur sur un fond sombre. Une observation pointue permettait à l’artiste de mémoriser avec une parfaite maîtrise technique l’aspect précis de chaque pétale. En même temps, l’artifice conscient de l’arrangement complet n’est pas dissimulé. Ruysch habituellement étale avec virtuosité les contrastes les uns contre les autres : des fleurs cultivées sont placées derrière des fleurs sauvages, les couleurs froides poussent les chaudes, et lumière et obscurité sont nuancées subtilement. Les surfaces préparées, denses et vides, de l’image sont agencées autour d’un axe vertical asymétrique de sorte qu’elles obtiennent un espace marqué en trois dimensions. »
50 Women Artists you should know.... Ed. Prestel, 2008
Rachel Ruysch (1664-1750)
Rachel est la fille d’un professeur de botanique, fort réputé aux Pays-Bas. Très jeune, elle suit les cours du peintre Willem van Aelst. Mariée au portraitiste Juriaen Pool, elle donne naissance à dix enfants, mais cela n’empêche pas le couple de mener une brillante carrière professionnelle.
Ruysch devient peintre officielle de la cour de l’Electeur palatin qui réside à Dà¼sseldorf. Ses compositions florales séduisent un large public et lui apportent des revenus réguliers et conséquents : résultat d’une étude minutieuse et d’une remarquable maîtrise technique, ses fleurs, aux courbes tombantes, sont lascives, charnues et largement épanouies, ou perdues dans une composition riche et complexe de victuailles qui s’offrent aux spectateurs ; les tons sont chauds, jamais vifs, et se détachent sur un fond généralement sombre.
Nature morte aux fleurs, sans date (photo Reproarte.com)