Portrait de Amable Tastu, 1817 (photo Musée de Metz)
« Est-ce sa mélancolie maladive qui l’amena à se trancher la gorge le 26 mai 1821, le fait que Prud’hon refusa toujours le mariage, la conscience que son talent sera toujours méconnu par rapport à celui de son amant, ou la peur d’un futur plus qu’incertain durant cette période mouvementée de l’histoire ? On ne le saura probablement jamais. »
« Femmes peintres », site internet
Constance Mayer (1755-1821)
Issue de la bourgeoisie, Constance est éduquée dans un couvent. Sa passion pour le dessin et la peinture est encouragée : elle sera l’élève de Suvée, de Greuze, puis de Prud’hon dont elle devient la maîtresse et la collaboratrice. Cette complicité amoureuse et artistique nuit à Mayer, qui reste dans l’ombre et se voit souvent souffler l’attribution de certaines œuvres, signées par Prud’hon et ainsi plus cotées.
Cependant sa renommée grandit de salon en salon : l’Etat lui achète "Vénus et l’Amour"... en 1808, puis Louis XVIII acquiert, en 1819, "le Rêve du bonheur" ; on lui octroie même un studio à la Sorbonne. Alors qu’elle s’est dévouée pour la famille Prud’hon, s’occupant des enfants régulièrement, et désespérée par le refus de s’engager de Prud’hon, elle se tranche la gorge dans l’atelier du maître.
Mayer, d’abord portraitiste, se lance avec bonheur dans la peinture d’histoire, genre réservé aux hommes. Néoclassique comme ses contemporains, elle sait donner de la douceur et du moelleux aux formes, ainsi que beaucoup de fluidité aux mouvements.
L’Innocence préférant l’Amour à la Richesse, 1804 (photo Wikimedia)